« “Un petit garçon fort gentil mais boîteux ”. La morale de Jean-Jacques à l’épreuve du don ».

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2019

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Stéphane Pujol, « « “Un petit garçon fort gentil mais boîteux ”. La morale de Jean-Jacques à l’épreuve du don ». », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.wa6mi1


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1 « "Un petit garçon fort gentil mais boîteux ". La morale de Jean-Jacques à l'épreuve du don ». Il existe un nombre non négligeable de travaux sur le thème du don chez Jean-Jacques Rousseau 1. Parmi les raisons possibles de cette topique nous y verrions pêle-mêle l'actualité de la pensée de Mauss sur le don et le contre-don, l'importance que la morale du XVIIIe siècle accorde à la notion cardinale de « bienfaisance » 2 , enfin la façon dont les philosophes des Lumières et notamment Rousseau invitent à penser une économie des échanges désintéressés contre la seule logique de l'intérêt marchand. Dans cette perspective, la Sixième promenade relate une anecdote qui apparaît très vite comme le lieu d'une expérience morale d'une exceptionnelle sincérité sur les rapports entre plaisir et devoir, don et obligation. Le geste du don s'y voit ici requalifié. Sans cesser d'être gratuit il prend tout d'un coup la forme d'une contrainte. Il y a là une forme de tautologie : selon la tradition philosophique, en effet, le don est le plus souvent pensé comme une obligation morale. Autrement dit, Jean-Jacques refuserait l'obligation de l'obligation. Comment dépasser ce conflit? C'est ce que l'étude de la promenade va peut-être nous permettre de montrer 3. * * * On peut partir de ce constat somme toute banal pour qui connaît la pensée de Rousseau : sa personnalité, son ethos, sont hostiles à toute forme de dépendance. Et d'une certaine manière, son anthropologie, sa morale, sinon sa philosophie politique, sont partiellement tributaires de ce refus. Mais le problème central que pose ce texte sur le plan philosophique est celui du fondement véritable de nos actions justes et du rapport entre bonté et vertu chez Rousseau. 1 Parmi ceux-là, nous retiendrons notamment Jean Starobinski, « Don fastueux et don pervers. Commentaire 2 Valeur essentielle de la littérature morale des Lumières et point de passage obligé de toute réflexion sur la vertu, l'exigence de bienfaisance a pour corolaire la détestation de l'ingratitude qui passe pour le pire des maux. Sur cette notion, voir Patrizia Oppici, L'idea di « bienfaisance » nel Settecento francese o il laccio di Aglaia, Pisa, Libreria Goliardica, 1989. Sur la morale des philosophes, voir Jacques Domenech, L'éthique des Lumières. Les fondements de la morale dans la philosophie française du XVIIIe siècle, Paris, Vrin, 1989. 3 Cet article a bénéficié de la relecture attentive et des commentaires de Rudy Le Menthéour. Qu'il en soit ici remercié.

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