L’expérimentation sociotechnique fondée sur les sciences comportementales : un instrument au service de la production de l’acceptabilité sociale ?

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2015

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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 15 no. 3 (2015)

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Benoit Granier, « L’expérimentation sociotechnique fondée sur les sciences comportementales : un instrument au service de la production de l’acceptabilité sociale ? », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.wbvsye


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Dans la continuité de sa mobilisation par les praticiens, la notion d’acceptabilité sociale suscite depuis quelques années un intérêt croissant, combiné à un certain embarras, auprès des chercheurs en sciences sociales. Cet article contribue aux efforts récents de clarification et de questionnement de cette notion à partir d’un programme national d’expérimentation sociotechnique consacré aux réseaux électriques « intelligents » au Japon. Bien que quatre « Smart Communities » aient été sélectionnées pour porter cette expérimentation, ce cas d’étude présente la spécificité d’être impulsé par l’État japonais. Elles s’inscrivent dans la stratégie nationale de production de l’acceptabilité sociale des réseaux électriques « intelligents » et des nombreux produits, équipements et services qui leurs sont associés. Cet article analyse les dispositifs concrets mis en oeuvre dans le cadre de ces expérimentations, en prêtant une attention particulière aux savoirs sur lesquels ils se fondent. Les Smart Communities mobilisent les résultats des sciences du comportement (psychologie sociale, économie comportementale) et les techniques du marketing afin de s’assurer de l’acceptation à la fois passive et active des usagers. Le recours à l’expérimentation constitue un mode de production de l’acceptabilité sociale hybride et s’inscrit également dans un processus plus large de gouvernementalisation des pratiques qui consomment de l’énergie, qui n’est paradoxalement pas adossé à une argumentation écologique.

Following its mobilisation by practitioners, the notion of social acceptability has been sparking interest and causing embarrassment among social scientists. This article contributes to the recent effort to clarify and question this notion, taking a national programme of socio-technical experimentation dedicated to smart grids in Japan as a case study. Although four “Smart Communities” have been designated, the peculiarity of this programme is the fact that the Japanese state is the initiator and supervisor of the experimentation. The latter is part of the state and private sector led strategy for producing the social acceptability of smart grids and their related products, equipments and services. This article analyses the concrete policy tools implemented, with a specific focus on the knowledge they are based upon. Smart Communities mobilise results from research in behavioural sciences (social psychology, behavioural economics) and marketing techniques in order to ensure the passive and active acceptance of users. The implementation of socio-technical experimentation allows for a hybrid way of producing social acceptability which is also part of a broader process of governmentalisation of practices that use energy which is paradoxically not based on ecological arguments.

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