2006
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Cécile Daude, « La rhétorique de Callirhoé au livre II du roman de Chariton », MOM Éditions, ID : 10670/1.wclsxu
Callirhoé est porteuse d’une culture de la parole, dont elle fait usage «en situation». Les tropes que Chariton invente pour son héroïne présentent toutes les qualités qu’Aristote reconnaît aux meilleures des «métaphores»: τὸ σαφὲς καὶ τὸ ἡδὺ καὶ τὸ ξενικόν, «la clarté, le charme, l’originalité»; c’est aussi ce qui permet au texte de Chariton d’émerger dans un ailleurs poétique qui est celui de la littérature, notion jusque-là inconnue des Grecs, du moins dans son acception moderne. La rhétorique, tout en conservant son intentionnalité et sa vitalité originelles de parole publique, y est devenue de façon privilégiée un moyen d’exploration des espaces oniriques et de la polyphonie intérieure, un moyen aussi de perpétuer les valeurs originelles de l’hellénisme tout en les métamorphosant.