10 décembre 2022
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Hong-Ki Kim, « De la suspension vidéographique dans l'art contemporain », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.wes7h0
L’objectif de cette recherche est de définir le meilleur cadre théorique pour pouvoir saisir le propre de la vidéo comme appareil artistique. La vidéo analogique est considérée comme un support dépassé depuis les années 1990, et les artistes l’utilisent de moins en moins comme moyen d’expression. Néanmoins, ce qui est paradoxal est que de plus en plus de projections vidéo numériques continuent d’occuper les espaces de l’art contemporain et qu'elles ne cessent d’inspirer les artistes contemporains. C’est dire que la pratique vidéographique existe, elle, toujours, que ce soit sous forme analogique ou numérique. Dans ce contexte se pose une question : Que reste-t-il de la vidéo après son obsolescence comme médium artistique ? Notre hypothèse est que le « vidéographique » comme attitude artistique survit à la disparition de la « vidéographie » comme médium technique et historique. Pour l’expliquer est ici emprunté à la phénoménologie le concept de suspension (epokhê) pour caractériser ce qui reste de la vidéo dans l’art contemporain. Si la méthode phénoménologique de l’epokhê suspend l’attitude naturelle de la conscience afin que celle-ci puisse retrouver sa capacité d’intuition essentielle, la vidéo peut être appréhendée comme un appareil epokhâl en ce sens qu'elle suspend le flux des images existantes pour penser la pure présence des images en tant que telles. En analysant le travail de certains artistes, en particulier celui de Bill Viola, cette recherche vise à éclaircir la nature des fonctions esthétique et politique de la suspension vidéographique, pour en faire, finalement, l’un des paradigmes pour l’art contemporain.