2001
Cairn
Marie-Françoise Berneron-Couvenhes, « Le naufrage de la marine marchande française au XXe siecle », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.wexpji
L’étroite association des armateurs, des navigants et des pouvoirs publics a permis à la marine marchande française de surmonter les deux guerres mondiales mais a accentué les rigidités de cette branche et compromis sa capacité d’évolution. Le surcoût du pavillon français n’a pas été compensé par les innovations technologiques des années 1960 tandis que l’insuffisante concentration de l’armement a freiné les adaptations commerciales. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 l’ont précipité dans une crise sans précédent : en 2000, elle ne contrôle plus directement que 1 % du tonnage mondial. Son recul affaiblit la compétitivité du commerce extérieur français et des activités portuaires, et pose la question du rôle de l’État, qui s’est désengagé de ce secteur coûteux au cours des années 1990, tout en affirmant la nécessité du maintien d’un pavillon tricolore.