2015
Cairn
Françoise Collin, « La pensée de l’écriture : différance et/ou événement. Maurice Blanchot entre Derrida et Foucault », Revue de métaphysique et de morale, ID : 10670/1.wg00pq
Dans cette étude, l’auteur se propose de mesurer ce qui a pu se jouer entre sa première lecture de Blanchot (Maurice Blanchot et la question de l’écriture, Gallimard, 1971) et son interprétation actuelle. Le livre de 1971 cherchait à penser (avec l’aide de la théorie de l’écriture de Derrida) l’œuvre de Blanchot dans sa totalité, autrement dit, à établir une continuité discontinue entre des pans apparemment inconciliables que sont la fiction, la critique littéraire et la philosophique. L’étude présente vise à discuter le choix de ce concept derridien d’écriture qui semble aujourd’hui insuffisant notamment pour rendre compte des blancs de la fragmentation et du caractère inassignable des personnages de Blanchot. — La première partie de l’article est une mise au point historique, elle contextualise l’entreprise de Blanchot par rapport au nouveau roman. La seconde partie vise à replacer Blanchot au cœur des lectures de Derrida et de Foucault autour des notions de « différance » et d’événement. Enfin, la troisième et dernière partie démontre comment, sous l’inflexion tardive de sa lecture de Levinas, l’événement peut s’interpréter comme le dérangement absolu de l’altérité.