2009
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Corinne Debaine-Francfort et al., « The Taklimakan Oases: An Environmental Evolution Shown Through Geoarchaeology », HAL-SHS : archéologie, ID : 10.1007/978-90-481-2776-4_12
Depuis 1991, la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang explore la vallée de la KERIYA (Yutian) au Xinjiang méridional, une rivière endoréique qui prend sa source dans les Kunlun et reliait autrefois les oasis du sud à celles du nord du Taklamakan. Objectifs : 1/ tester l'hypothèse de l'existence de peuplements agricoles anciens dans le désert, sur les deltas et le long d'anciens cours aujourd'hui asséchés de cette rivière dont les différents états sont visibles sur les images satellitaires. 2/ élucider les mécanismes de ces peuplements en les replaçant dans l'évolution de leur environnement sous l'effet de facteurs naturels ou anthropiques (désertification, déplacement des cours et des deltas, évolution des oasis) sur le long terme. Méthodes : étudier les différentes modalités d'occupation et de mise en valeur des territoires par la localisation des sites archéologiques en relation avec le réseau hydrographique ancien cartographié par télédétection et la collecte en fouille de données (artefacts et écofacts) sur l'évolution des pratiques agricoles, économiques et culturelles (mode de culture et d'irrigation, domestication et utilisation des espèces animales et végétales, sédentarité et nomadisme, etc. Résultats : du cours actuel de la Keriya à ses cours fossiles, plusieurs années de fouilles, de prospection et d'études pluridisciplinaires nous ont permis d'atteindre ces objectifs et de restituer une évolution en au moins quatre temps des deltas successifs de la Keriya : protohistorique (2e-1er mill. av. J.-C., âge du Bronze / âge du Fer), antique (3e-4e s.), actuel. Ces deltas successifs, échelonnés dans l'espace, correspondent à différents stades de désertification. Dans chacun d'eux, une oasis et une vaste zone de peuplement est centrée sur une cité ou une bourgade principale. La comparaison de ces occupations entre elles et avec l'Asie centrale permet de dresser un état des interactions entre homme/eau/milieu et de dégager des constantes et des variables de changement.