La coercition dans l’histoire du travail en Chine au début de l’époque moderne. Catégories et idées préconçues

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2024

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Claude Chevaleyre et al., « La coercition dans l’histoire du travail en Chine au début de l’époque moderne. Catégories et idées préconçues », Le Mouvement Social, ID : 10670/1.wgu803


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Cet essai critique invite les historiens de la Chine à réinvestir le champ de l’histoire de la coercition au début de l’époque moderne, de manière à réévaluer l’importance du travail contraint, mais aussi repenser les mondes sociaux des dynasties Ming et Qing. Si les historiens de la Chine ont toujours accordé une grande attention au travail et aux relations de travail, la coercition semble avoir quelque peu disparu des travaux récents. Ce manque relatif d’attention résulte principalement de l’abandon de l’accent, parfois excessif, mis sur les masses laborieuses en tant que victimes de l’exploitation « féodale ». Mais il est également la conséquence de l’utilisation d’une terminologie vague, de traductions hâtives et d’idées préconçues qui n’ont jamais été remises en question. Un consensus semble notamment s’être dégagé sur le fait que la société chinoise, depuis le xviii e siècle, aurait été dominée par un marché du travail libre. Nous soutenons que cette hypothèse découle de transpositions des cadres analytiques de l’Occident moderne non soumises à l’examen critique, et d’une représentation erronée des politiques des Qing visant les « sujets dégradés » ( jianmin) et les « travailleurs à gages » ( gugong).

This (review) essay is an invitation for historians of China to re-examine the field of coercion in early-modern Chinese history, not only as a means to revise the significance of bound labour but also as a way to revisit the social worlds of the Ming and Qing dynasties in a more comprehensive manner. Historians of China have paid a great deal of attention to work and labour relations. However, coercion seems to have somewhat evaporated in recent scholarship. This relative lack of attention results from a shift away from (over-)emphasising the working masses as victims of “feudal” exploitation. But it is also the result of vague terminology, of hasty translations and of unquestioned preconceptions. In particular, a consensus seems to have emerged that Chinese society, from the 18th century onwards, has been dominated by a free labour market. I argue that this assumption derives from unreflective transpositions of the analytical frameworks of the modern West and of a misrepresentation of the Qing policies targeting “mean people” and “hired workers”.

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