La circulation de la parole dans la clinique interculturelle auprès d'un patient migrant atteint du sida

Fiche du document

Date

2008

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Yolande Govindama, « La circulation de la parole dans la clinique interculturelle auprès d'un patient migrant atteint du sida », Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, ID : 10670/1.wh4ayk


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Dans les cultures extra-occidentales, dites traditionnelles, le corps est le support de la transmission des valeurs et des tabous de la société, tel que M. Mauss (1936) le démontre. Les patients atteints de la maladie sont pris entre deux savoirs, celui de leur culture d’origine et celui de la médecine moderne. Les croyances mobilisées face à l’angoisse de mort que suggère cette maladie les conduisent à attribuer un sens particulier à ce mal, sens qui fait appel à une malédiction liée à une transgression de l’ordre symbolique pré-établi par leur référent fondateur. Le refus de prendre la trithérapie par un patient tamoul du Sri Lanka s’inscrit dans cette dialectique pour se soumettre à la volonté de Dieu qui seul a le pouvoir de décider s’il doit vivre ou mourir. L’équipe médicale qui participe à cette consultation ethnoclinique comprend le sens du comportement du patient. Les deux savoirs se confrontent liant le corps et l’esprit (âme impure à cause de la transgression). La recherche d’une unité somatopsychique propre à la conception hindouiste est révélée par le patient. Sa maladie, résultat de la transgression, au profit d’une jouissance interdite est liée à une séparation du corps et de l’esprit (la raison, la spiritualité).Le clinicien ne peut s’arrêter à cette interprétation culturelle sans prendre en compte la dimension du fonctionnement psychique du sujet par rapport à une culpabilité consciente mobilisée avec la recherche d’un besoin de punition par le référent fondateur. Cette culpabilité consciente et la connaissance de l’ordre symbolique pré-établi par le fondateur et par le clinicien permettent de repérer l’origine de la culpabilité inconsciente dans sa dimension intersubjective et intrasubjective.

In non-Wewtern, tradional cultures, the body is the support of the transmission of society’s values and taboos, as Mauss (1936) demonstrated. Patients suffering from illness are caught between two forms of knowledge, that of their culture of origin and modern medicine. The beliefs mobilized when faced with the anguish of death suggested by this illness lead them to attribute a particular meaning of this evil, a meaning which calls up a curse linke to a symbolic transgression pre-established by their founding referent. The refusal of Sri Lanka Tamil to take tri-therapy is in line with this dialectic to sumbit oneself to the will of God, who alone has the power to decide if the will live or die.The medical team which takes part in this ethnoclinical consultation undestands the significance of the patient’s behaviour. The two forms of knowledge confront each other, binding the body and the spirit (an impure soul caused by transgression). The search for psychosomatic unity appropriate to the Hindou conception is revealed by the patient. His illness, resulting from the transgression of enjoying a forbidden pleasure, is linked to the separation of body and mind (reason, spiritually).The clinician cannot consider the cultural interpretation without taking into account the dimension of the psychic functioning of the subject with regard to a conscious culpability mobilized with the search for a need of punishment by the founding referent. This conscious guilt and the knowledge of the symbolic order pre-established by the founder on the part of the clinician makes it possible to discover the origin of the unconscious guilt in its inter-subjective and intra-subjective dimensions.

ResumenEn las culturas extra-occidentales, llamadas tradicionales, el cuerpo es el soporte de la transmision de valores y tabùes de la sociedad como Mausse (1936) lo demuestra. Los pacientes que sufren de esta enfermedad son pensados desde dos saberes, el de su cultura de origen y el de la medicina moderna. Las creencias movilizadas frente a la angustia de muerte que genera esta enfermedad, los conduce a atribuir un sentido paticular a este mal. Vivido como una maldicion relacionada a una trasgresion del orden simbolico preestablecido por su fundador referente. El rechazo a la tri-terapia de un paciente temoul de Sri Lanka se inscrive en esta dialéctica, sometiéndose a la voluntad de Dios, el cual tiene el poder de decibir sobre la vida o la muerte. El equipo medico que participa en esta consulta etno-clinica comprendre el sentido de este comportamiento. Los dos saberes se confrontan ligando el cuerpo y el espiritu (alma impura a causa de la trasgresion). La bùsqueda de una unidad psicomàtica, propia a la conception hindù es revelada por el paciente. Su enfermedad, resultado de una trasgrasion, por el beneficio de un goce prohibido, esta ligada a una separacion del cuerpo y del espiritu (razon-espiritualidad).El clinico no puede considerar la interpretacion cultural sin tener en cuenta la dimension del comportamiento psiquico del sujeto, relacionado a una culpabilidad consciente movilizada y la bùsqueda a castigo del referente fundador. El conocimiento de la culpabilidad consciente y del orden simbolico preestablecido por el referente fundador, permite al clinico ubicar el origen de la culpabilidad inconsciente en su dimension inter-subjectiva e intra-subjectiva.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en