2012
Cairn
Christian Hubert Ebeke, « Remittances, Countercyclicality, Openness and Government Size », Recherches économiques de Louvain, ID : 10670/1.whg01f
Cet article examine l’impact des transferts des migrants sur les dépenses publiques dans les économies du monde en développement. Nous testons l’argument selon lequel, il s’opère une substitution partielle entre l’assurance publique et l’assurance privée qu’offrent les transferts des migrants dans les pays ouverts sur l’extérieur. La capacité des transferts des migrants à effectivement jouer ce rôle d’assurance contre les chocs, est évaluée en construisant des mesures de cyclicité des transferts des migrants vis-à-vis du PIB réel qui ont l’avantage de pouvoir varier par pays et par année et qui sont robustes à l’endogeneité potentielle du taux du PIB réel. Il apparaît que la contracyclicité des transferts des migrants concerne à peu près la moitié des pays de l’échantillon et qu’elle s’est renforcée depuis la fin des années 1990. Par ailleurs, nos estimations économétriques montrent que l’ouverture commerciale, l’occurrence de catastrophes naturelles, le niveau d’inflation et les faibles niveaux de développement économique et financier sont des déterminants significatifs de la contracyclicité des transferts de migrants. Ensuite, sur la base d’un modèle théorique simple inspiré de Rodrik (1998) et d’estimations économétriques à partir d’un échantillon de 67 pays en développement, nous montrons d’une part que l’ouverture commerciale exerce bien une pression à la hausse des dépenses publiques et d’autre part, cet impact décroît avec le niveau de transferts des migrants reçus. Il apparaît en outre que c’est véritablement lorsque les transferts des migrants sont contracycliques qu’ils conduisent à une baisse de la consommation publique.Classification JEL : F24, E62, O12.