2006
Cairn
Benoît Verdon et al., « Éduquer, stimuler, renforcer, revalider ; la cognition prescrite », Perspectives Psy, ID : 10670/1.wiw7qo
Resumé Qu’elles participent de processus dégénératifs ou vasculaires, de phénomènes traumatiques ou toxiques, les lésions cérébrales sont susceptibles d’engager des séquelles importantes et invalidantes et, par conséquent, des techniques de prises en charge médicales complexes afin de les amenuiser et de permettre au patient de conquérir une autonomie complète ou relative. Des techniques dites de rééducation y sont associées et intéressent des professionnels aussi divers que les kinésithérapeutes, les psychomotriciens, les ergothérapeutes et les orthophonistes. Au côté de ces professions paramédicales, la fonction du psychologue apparaît depuis quelques années également empreinte d’un souci de rééducation et de stimulation des processus cognitifs souvent également mis à mal par l’atteinte du substrat cérébral. Notre propos ne vise pas à remettre en question l’apport précieux de telles techniques, mais de questionner leur exclusivité dans les projets thérapeutiques qui peuvent être formulés et qui souvent laissent de côté la singularité du vécu par le patient de ces modifications qui lui apparaissent tout à la fois intimement inscrites en lui et pourtant si étrangères. Mobiliser les ressources restantes, pallier les déficits acquis sont des projets thérapeutiques louables et précieux s’ils s’intègrent à une réflexion holistique qui donne place aux potentialités psychiques et aux aménagements défensifs du patient, aux aléas de ses investissements de lui-même et des autres.