2017
Cairn
Christophe Perrin, « Une réalité sans nom : l’impardon », Revue philosophique de la France et de l'étranger, ID : 10670/1.wiyzkm
De Hannah Arendt à Jean-Luc Marion en passant par Jankélévitch, Levinas, Derrida et Ricœur, la question du pardon est devenue celle de l’impardonnable, autrement dit celle de la possibilité de pardonner ce qui, parce qu’il ne peut être pardonné, requiert seul le pardon. Aucun d’eux n’a employé le mot impardon alors que tous ont ratifié ce qu’il désigne, chacun affirmant finalement de l’impardonnable. Mais il faut s’interroger sur la possibilité de l’impardonnable lui-même, si l’on considère que ce n’est pas parce qu’il y a de l’impardonnable qu’il y a de l’impardon, mais parce qu’il y a de l’impardon qu’il y a de l’impardonnable. On peut tenter alors de réduire l’impardonnable à l’impardonné, jusqu’à devoir distinguer l’impardon du non-pardon.