Dé-corps ob-scène. Fragmenter son corps en champ et horschamp dans la fiction horrifique tournée à partir d'un ordinateur : l'exemple de Host (2020) de Rob Savage

Fiche du document

Date

4 juin 2023

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licences

http://hal.archives-ouvertes.fr/licences/copyright/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Hélène Godin, « Dé-corps ob-scène. Fragmenter son corps en champ et horschamp dans la fiction horrifique tournée à partir d'un ordinateur : l'exemple de Host (2020) de Rob Savage », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.wkig48


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

2015 : Unfriended. Après une heure et demie haletante devant un écran d’ordinateur où le personnage de Blaire retrace l’histoire tragique du suicide de Laura Barns harcelée puis abandonnée par ses proches, survient l’ultime plan. L’écran d’ordinateur est rabattu brutalement pour découvrir l’hors-champ de la chambre de la jeune femme jusqu’alors soigneusement éludé par le principe de streaming de son écran. Cinq secondes de terreur pure succèdent à ce geste très simple. Sur ce plan de la chambre plongée dans l’obscurité l’écran n’est plus une barrière, fermer la fenêtre ne suffit pas, rabattre l’écran ne suffit pas : ce qui devait être le cadre devient subitement le champ à son tour. Un jump-scare survient. Il conclut l’un des premiers films qui, depuis l’initiateur Kaïro (2001), de Kiyoshi Kurosawa et après Truth or Dare (2018) de Jeff Wadlow et Rings (2017) de F. Javier Gutiérrez, fait intervenir une puissance spirituelle malsaine à partir d’internet, mais surtout le premier film qui déploie une fiction d’horreur entièrement en streaming à partir d’un écran d’ordinateur.Avril 2020 : premier confinement mondial de la pandémie de Covid-19. Devant l’impossibilité de se réunir par mesures sanitaires, Rob Savage relève le défi de tourner un film en visioconférence, Host. Cinq ans après Unfriended, six amis se réunissent pour réaliser cette fois-ci sur Zoom une séance de spiritisme qui tourne mal. Savage dirige ses acteurs à distance et dévoile une fiction de cinquante-six minutes : exactement quarante minutes de conférence Zoom que précède une mise en ambiance à travers la webcam du personnage de Haley. Les circonstances contraignent l’objet filmique à une sortie en ligne : sur la plateforme SVOD Shudder, et en 2021 lors du festival de Gérardmer puis celui du Brussels International Fantastic Film Festival (BIFFF). C’est le streaming d’un film en streaming de six streaming différents de personnages qui se streament.Nous nous intéresserons tout particulièrement aux enjeux esthétiques qui sont impliqués par ce moment de retournement où au corps confronté à la terreur se substitue ce qui ne devait être que décor, et au déploiement, dans l’alternance de la fuite et de l’attente, d’un dé-corps « ob-scène », d’une fragmentation corporelle cernée par les écrans. Notre objectif est ainsi d’analyser un nouveau type de dispositif filmique horrifique à distance qui consiste à mettre en scène son propre corps dans le champ tout en contrôlant ce qui va jaillir du hors champ, de l’invisible, pour avaler le visible : ou comment le hors-champ se saisit du champ dans cette apocalypse domestique où fermer les yeux ne suffit plus.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en