Peut-on parler d'ethnicité sans "ethnisme" dans la région des Grands Lacs africains ?: Usages ordinaires de l'ethnicité "twa" au Burundi

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7 juin 2021

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Zoé Quétu, « Peut-on parler d'ethnicité sans "ethnisme" dans la région des Grands Lacs africains ?: Usages ordinaires de l'ethnicité "twa" au Burundi », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.wme6ui


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À partir de l’étude de la catégorie « twa » au Burundi, cette communication a pour objectif d’alimenter les réflexions théoriques sur les usages de la notion d’ethnicité dans la région des Grands Lacs africains. Objet classique de la bibliothèque coloniale (Mudimbe 1988), dont les usages scientifiques ont parfois été qualifiés de « problématique », l'"ethnie" se situe à la croisée entre catégorie de pratique et catégorie d'analyse (Brubaker 2001 : 69). De nombreux travaux sur les identités ethniques, en particulier au Burundi et au Rwanda, se sont donc attachés à souligner la dimension construite de l’ethnicité, en s’intéressant particulièrement aux processus de formation historique de ces catégories et à leur instrumentalisation politique (Chrétien et Prunier 1989 ; Asmelle et M’Bokolo 2009). La démarche constructiviste est progressivement devenue, notamment à partir des années 1990, une approche dominante, voire dans certaines configurations « dogmatique » (Lemieux 2012 : 171), au sein des sciences sociales françaises, d’autant plus lorsque l’on s’intéresse à un objet telle que l’"ethnie" en Afrique. Si la démarche constructiviste a permis d’aboutir à la constitution d’axes de recherche féconds, celle-ci ne permet pas d’étudier comment l’ethnicité fonctionne et structure les rapports sociaux et politiques ordinaires. En effet, dans le cas de la catégorie twa, l’ethnicité – toute construite soit-elle - demeure une catégorie opératoire du monde social contemporain au Burundi : elle constitue par exemple une variable centrale pour analyser la manière dont les individus se classent dans la hiérarchie des rapports sociaux (Hamidi 2010).Au-delà d’une approche sur la mobilisation des catégories ethniques dans des contextes violents ou institutionnels (Barnes 1999 ; Médard 2008 ; Nugent 2001), cette communication propose donc d’analyser, à travers l’étude de la catégorie twa, comment l’ethnicité peut générer des ressources à la fois symboliques et économiques pour des acteurs populaires. S’intéresser aux usages de l’ethnicité auprès d’acteurs non-institutionnels permet en effet de rendre compte de l’influence de la variable ethnique sur la structuration des rapports sociaux ordinaires, autrement dit « d’isoler l’ethnicité des projets extérieurs des politiciens » (Lonsdale 1996 : 98).

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