2013
Cairn
Jacques Bourgault et al., « Les réformes managériales, les marchés bureaucratiques (public service bargains) et l'identité des hauts fonctionnaires », Revue Internationale des Sciences Administratives, ID : 10670/1.wmjtvo
On assiste, depuis quelques décennies, à l’exécution d’un vaste éventail de réformes dans beaucoup de pays de l’OCDE. Ces réformes ont parfois eu une influence considérable sur l’identité des hauts fonctionnaires. Cette évolution dans l’identité peut quant à elle avoir une influence sur le travail des hauts fonctionnaires, leurs rôles, leurs opinions, leurs relations avec le personnel politique et leurs compétences attendues. Nous allons examiner ces réformes dans un échantillon de pays (Belgique, Canada, Danemark et Pays-Bas), de même que les évolutions observées sur l’identité des hauts fonctionnaires (sur les plans personnel et social et en ce qui concerne leur rôle), par le biais d’une analyse documentaire et d’une série d’entretiens. Nous allons voir que dans tous les cas, indépendamment des objectifs ou de l’intensité des réformes, l’individualisation s’est aujourd’hui renforcée, de même que la mobilité et l’imputabilité, et que les contrats à durée déterminée sont plus nombreux. Nous n’avons pas observé d’évolution managériale digne de ce nom ou un autre type d’évolution claire vers une identité managériale pure. Remarques à l’intention des praticiensLes réformes managériales influencent assurément les relations entre les hommes et les femmes politiques et les hauts fonctionnaires. La façon dont ceux-ci voient leur fonction résiste davantage au changement qu’on ne pourrait le penser, en fonction du contexte. Malgré le discours managérial omniprésent, le rôle de conseiller politique reste très important. Les structures de gestion collective (ou corporative) ont tendance à faciliter l’identification à la collectivité, le type de relation de travail et de contrat et le niveau des objectifs, ce qui a une influence sur l’identité sociale des hauts fonctionnaires.