1 juillet 2022
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Adrien Faudot, « Robert Triffin and the Case for Exchange Controls », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10.3917/cep1.081.0163
Cet article traite de la position de l’économiste Robert Triffin (1911-1993) au sujet des mesures de contrôle des changes, dont la charge devrait être assurée par la Banque centrale ou bien par une institution gouvernementale créée ad hoc. À la suite de l’expérience des années 1930 puis de la seconde guerre mondiale, un plaidoyer pour l’établissement de contrôle des changes apparaissait impossible à défendre de manière catégorique, compte tenu du rejet dont ces contrôles faisaient l’objet, par les économistes "officiels" aussi bien qu’académiques. Comme la plupart de ses contemporains, Triffin a par ailleurs affirmé dans ses écrits son souhait de voir naître un système monétaire international multilatéral qui serait idéalement dépourvu de restrictions et de discriminations. Toutefois, l’analyse macroéconomique de Triffin tout à défendre de manière pragmatique un système coordonné de contrôles des changes en s’appuyant sur plusieurs arguments. D’une part, l’économie mondiale est confrontée à des cycles et donc des turbulences qui appellent un grand nombre de pays, en particulier les économies en développement, à appliquer des mesures de sauvegarde sur les changes. D’autre part, les contrôles des changes peuvent faciliter l’ajustement de la balance des paiements. Enfin, la mise en place de contrôle des changes est inhérente aux opérations de la chambre de compensation internationale dont Triffin, inspiré par la Clearing Union de Keynes, était un fervent partisan.