2015
Cairn
Hervé Pierre, « De la nécessité de l’ennemi », Inflexions, ID : 10670/1.wnipc2
Sauf à considérer avec les idéalistes qu’un monde sans guerre entre les hommes est possible, il convient d’accepter de « construire » son adversaire : certes pour s’en protéger et atteindre les buts politiques fixés pour le plus grand bénéfice de la communauté pour laquelle le soldat engage sa vie, mais également parce que, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la connaissance de l’autre est au fondement d’un parcours de la reconnaissance qui, même s’il ne permet pas d’arriver au stade ultime de la reconnaissance mutuelle, permet a minima de se préserver du risque tragiquement destructeur de l’essentialisation.