L’échec de la lutte contre la financiarisation des laboratoires de biologie médicale

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Les laboratoires privés de biologie médicale (LBM) occupent une place clé dans le système de santé français : ils concourent à près de 70 % des diagnostics médicaux et ont réalisé près de 85 % des tests PCR durant la crise sanitaire. L’histoire récente de ce secteur fait état de transformations particulièrement intenses et fulgurantes : un vaste mouvement de concentration a fait drastiquement chuter le nombre de sociétés de laboratoires ; le secteur est aussi largement industrialisé par le développement de vastes plateaux techniques ; enfin, un processus de financiarisation, illustré par les acquisitions massives de laboratoires au profit d’acteurs du capital-investissement, est à l’œuvre depuis le début des années 2000. Cet article se concentre sur ce mouvement de financiarisation et plus particulièrement sur l’ensemble des dispositifs de lutte contre la financiarisation instauré par la loi de 2013, relative à la biologie médicale, afin de comprendre et d’analyser les raisons de leur échec. Pour ce faire, le contexte historique du secteur dans lequel s’est inscrite cette loi est décrit ; une analyse des principaux outils est réalisée et tente de montrer leurs limites ; enfin, l’article revient succinctement sur les principaux effets du phénomène de financiarisation dans le secteur, qui ont été particulièrement visibles lors de la crise sanitaire.