La bigarrure dans L'Indigent Philosophe et Le Cabinet du Philosophe de Marivaux : de l'écriture naturelle à l'anti-préciosité

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29 juin 2012

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Maylis Besançon, « La bigarrure dans L'Indigent Philosophe et Le Cabinet du Philosophe de Marivaux : de l'écriture naturelle à l'anti-préciosité », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.wrn1ss


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Principalement connu pour ses pièces de théâtre et ses romans, Marivaux l'est beaucoup moins pour ses productions journalistiques. S'échelonnant sur plus de vingt ans, ces écrits constituent pourtant une partie majeure de l'œuvre de l'auteur. Laissés de côté jusqu'au début du XXe siècle, ce que les critiques nomment les Journaux de Marivaux -Le Spectateur français, L'Indigent Philosophe et Le Cabinet du Philosophe- intéressent encore, tant pour les pensées énoncées que pour leur style singulier tant décrié au XVIIIe siècle. Dès les premières lignes des périodiques, les narrateurs assument et justifient la bigarrure de leur style comme étant la marque d'une écriture naturelle et spontanée, loin des intentions d'auteur ou des pensées obscures de philosophes. Leur écriture vagabonde correspond alors à la liberté et à la naïveté de leur esprit. Cependant, au-delà de ces affirmations de bigarrure, se perçoit une certaine cohérence des périodiques et un ordre analogique des pensées. Recherchant le vrai visage du monde, les narrateurs multiplient en effet les situations et les narrations afin de dévoiler une vérité générale de l'homme. Levant le masque que les hommes portent en société, les narrateurs apprennent au lecteur à déchiffrer les apparences trompeuses des hommes, tout en lui proposant, à travers ces narrations, une morale aspirant à un ordre social plus juste et plus humain. Désormais conscient des faux-semblants des hommes, le lecteur est aussi appelé à s'interroger sur le rôle même du narrateur et sur le pouvoir de la création littéraire. Dissipant l'illusion romanesque, les narrateurs invitent le lecteur à adopter une conscience critique devant les œuvres afin d'entendre pleinement leur sens. Ayant acquis cette distance nécessaire, le lecteur pourra alors accéder au fond théorique des périodiques. Au croisement de la Querelle des Anciens et de Modernes et des débats sur le style, Marivaux se défend des attaques le qualifiant de précieux et de néologue. L'effet bigarré et naturel de l'écriture des périodiques ancre le texte dans la réalité concrète afin de s'opposer à toute critique de préciosité. Rappelant les critiques qui lui ont été adressées, Marivaux expose sa conception du style comme expression fidèle de la pensée et sa volonté d'évolution de la langue afin de se conformer à la finesse de l'idée. Traitant tant de l'art de lire que de l'art d'écrire, L'Indigent Philosophe et Le Cabinet du Philosophe s'ancrent profondément dans leur temps tout en le dépassant par une volonté toute Moderne de progrès.

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