Pour une didactique des langues plus sensibles aux particularités du numérique : l'apport de la littérature numérique

Résumé Fr

Il est frappant de constater, à la lecture des résumés des interventions programmées dans le cadre de cette journée d'étude, combien les personnes qui s'intéressent à la littérature numérique portent une grande attention à la matérialité du numérique. Il est question de "réflexion sur la langue artificielle", d'hypertexte, de "poésie animée", de "génération de texte", de productions "nativement numériques", "plurimédiatiques". Le numérique est également abordé en termes de genre - il est ainsi question du "format story sur Instagram" -, et dans une perspective critique à travers la dénonciation de certains mythes qui l'entourent : simple, performant, rapide, intuitif (on retrouve ici une critique formulée dès le début des années 2000 par Yves Jeanneret).Dans l'enseignement des langues, les préoccupations sont de toute autre nature. Dans leur grande majorité, les enseignants visent à diversifier les apprentissages (proposer des manières différentes de travailler sur un point de langue ou une compétence langagière) et à dynamiser la classe, à l'aide de quiz et sondages par exemple. Il n'y a guère de réflexion sur les particularités du numérique et sur ses usages. On ne peut que le regretter lorsque l'on sait, à la suite d'Albero (2010), que "l'indifférence aux spécificités des médias" conduit invariablement à l'échec de leur introduction dans l'éducation. Dès lors, on peut se demander dans quelle mesure la littérature numérique, si jamais elle pouvait trouver sa place dans un cours de langue, ne pourrait pas amener les enseignants à changer leur regard sur le numérique et faire ainsi évoluer leurs pratiques ? Voilà une question qui mérite d'être posée et à laquelle nous essaierons d'apporter des éléments de réponse !

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