Art as a place for reading incommunication L'art lieu de lecture de l'incommunication En Fr

Résumé En Fr

Voilées is an action research aiming at understanding the incommunication that is played out, in the French public sphere around the veil. It resulted, in 2018, after six years of effort, in an exhibition presenting, at the Bargoin Museum in Clermont-Ferrand, in the spring of 2018, the imposing portrait of the faces of 12 veiled women. This action research was the subject of a collective work (Agbessi, 2020), so we will not return to it in detail. However, what interests us here is the implicit bet on which this action research was based: art is a place for reading incommunication (around the veil). The present text aims at explaining the theoretical foundations of this implicit bet. To do this, the text will develop in three steps. The first will consist in defining what we mean by incommunication. The second one will show, based on the works of Dewey (2010), Merleau-Ponty (1996) and those of P. Doguet (2007), the links between art and communication. Finally the third time will define the museum as a calmed public space which allows, by its inscription in the sensitive, to question this "sharing of the sensitive" (Rancière, 2000) which inscribes the discriminations in the invisible (Merleau Ponty, 1964).

Voilées est une recherche action visant à comprendre l'incommunication qui se joue, dans l'espace public français, autour du voile. Elle s'est traduite, en 2018, après six années d'effort, par la tenue d'une exposition présentant, au musée Bargoin de Clermont-Ferrand, au printemps 2018, le portrait imposant du visage de 12 femmes voilées. Cette recherche action a fait l'objet d'un ouvrage collectif (Agbessi, 2020), nous n'y reviendrons donc pas en détail. Par contre, ce qui nous intéresse ici, est le pari implicite sur lequel reposait cette recherche action : l'art est un lieu de lecture de l'incommunication (autour du voile). Le présent texte vise à expliciter les fondements théoriques de ce pari implicite. Pour ce faire, le texte se développera en trois temps. Le premier consistera à définir ce que nous entendons par incommunication. Le second montrera, en s'appuyant sur les travaux de Dewey (2010), Merleau-Ponty (1996) et ceux de P. Doguet (2007), les liens entre art et communication. Enfin le troisième temps définira le musée comme un espace public apaisé qui permet, de par son inscription même dans le sensible, de remettre en cause ce « partage du sensible » (Rancière, 2000) qui inscrit les discriminations dans l'invisible (Merleau Ponty, 1964).