La fatigue : est-elle détectable par les traits du visage ?

Fiche du document

Auteur
Date

2015

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/urn/urn:nbn:ch:serval-BIB_1C13ACA785EA5

Licences

info:eu-repo/semantics/openAccess , Copying allowed only for non-profit organizations , https://serval.unil.ch/disclaimer




Citer ce document

A. BUDOWSKI, « La fatigue : est-elle détectable par les traits du visage ? », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.wuyutt


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

1. Introduction Le sommeil occupe un tiers de notre vie, mais n'a été, jusqu'à maintenant, que très peu étudié. En effet, dans les spécialisations médicales suisses, il n'existe pas de FMH dans ce domaine. Dans notre société, nous dormons moins qu'auparavant. En effet, au cours des cinquante dernières années, la moyenne de sommeil par nuit a diminué de 1.5 - 2h [1]. Il n'est donc pas rare que des personnes aient « l'air fatiguées ». Mais, comment pouvons-nous juger qu'elles le sont ou non ? Qu'est-ce qui nous permet de remarquer qu'une personne est, ou non, fatiguée ? Y a-t-il des aspects physionomiques qui permettraient de déterminer la fatigue d'un individu ? Il est connu qu'être fatigué peut s'avérer dangereux pour soi-même et pour les autres. En effet, d'une part le manque de sommeil a des effets neurocognitifs, dont la diminution de l'attention, de la mémoire et une modification de l'humeur. Williamson et al. (2000) ont démontré qu'une période d'éveil de 17 à 19 heures consécutives, diminuait les performances de la même façon que pour une personne ayant un taux d'alcoolémie d'au moins 0.5 0/00[2]. D'autre part, des modifications au niveau des heures de sommeil ont une incidence sur les systèmes cardiovasculaire et endocrinien. Ainsi, ce serait un facteur de risque d'hypertension artérielle, du syndrome métabolique et du diabète sucré. Alors que les risques de l'alcool au volant sont bien connus (loi fédérale de 2005 qui tolère 0.5 grammes pour mille lors de la conduite[3]), ceux du manque de sommeil le sont beaucoup moins. Il n'y a, en effet, aucun contrôle sur l'état de fatigue lors de la conduite. Pour le quantifier et dans le but d'augmenter la sécurité des conducteurs, des recherches ont été faites, dans ce domaine. Par exemple, en 2013, les chercheurs du centre d'investigations neurocognitives et neurophysiologiques de l'Université de Strasbourg, ont mis au point une application pour Smartphone qui permet de déterminer le niveau de somnolence, se basant sur un test de réactivité. Si le temps de réactivité est augmenté, l'application conseille à l'utilisateur d'effectuer une sieste de 20 minutes avant de prendre la route[4]. Il est également connu que le visage d'une personne est une grande source d'informations. Willis et al. (2006) ont démontré qu'il suffit de visionner un visage pendant 100 millisecondes pour se faire un avis sur différents paramètres tels que l'attractivité, la confiance et la compétence [5]. Dès lors, serait-il possible d'évaluer de la même façon le niveau de fatigue d'une personne ? L'hypothèse de travail de cette étude est de voir, si l'oeil humain est capable de différencier l'état fatigué de l'état reposé d'une même personne sur la base d'une photo. Par ailleurs, il s'agira de déterminer quels traits du visage se modifient ou sont perçus différemment après une nuit de privation de sommeil. Si notre hypothèse s'avère juste, il serait envisageable de développer des systèmes de sécurité dans des voitures intelligentes qui pourraient reconnaitre la fatigue sur le visage du conducteur et lui envoyer un signal d'alarme lorsqu'il est considéré comme étant trop fatigué, ce qui aurait comme but de diminuer les accidents de la route.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en