2018
Cairn
Olivier Vidal, « Rendre possible l’impossible : la comptabilisation des risques extrêmes », ACCRA, ID : 10670/1.wvbsf3
Le risque d’accident nucléaire est un risque extrême dont la probabilité de survenance est très faible, mais dont les conséquences (si l’événement survient) sont très importantes. La comptabilité semble incapable de remplir sa mission d’information sur le risque nucléaire, malgré l’existence de trois modes de traitement du risque (provision, passif éventuel, assurance).Cette lacune comptable n’est pas sans conséquence. En ne reflétant pas ce risque, la mesure de la performance sous-estime une partie des coûts indirects générés par ces industries et peut influencer les acteurs économiques en faveur de solutions économiquement, socialement et écologiquement non optimales.Une voie de sortie de cette impasse réside dans la réglementation prudentielle. Imposer des ratios prudentiels sur le modèle du secteur bancaire aux entreprises ayant des activités dans le nucléaire permettrait de tenir compte indirectement des coûts générés par les décisions favorisant cette énergie, tout en garantissant le dédommagement des victimes en cas d’accident.