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Maryline Boizard, « Le droit au respect de la vie privée, un instrument effectif du droit à l'oubli ? », HAL-SHS : droit et gestion, ID : 10670/1.wvu2kw
Longtemps cantonné au domaine de la création artistique et de l’activité journalistique, le droit à l’oubli prend aujourd’hui une dimension beaucoup plus large et totalement inédite. Cette situation est en corrélation directe avec trois facteurs : le développement des techniques de numérisation qui permettent de stocker un nombre considérable de données, Internet qui a démocratisé l’accès à une grande partie des données stockées et enfin, l’activité des moteurs de recherche qui permet à tous une accessibilité réelle à ces données.Si traditionnellement, le droit à l’oubli est perçu comme l’un des pendants du droit au respect de la vie privée, ce fondement est de moins en moins pertinent à l’ère du numérique et des réseaux sociaux. En effet, pour être protégés par le droit au respect de la vie privée, un fait, une donnée doivent relever de la vie privée. Or, l’examen de la jurisprudence démontre que le droit à l’oubli n’est pas cantonné à la vie privée des individus. En outre, le critère temporel, composante incontournable du droit à l’oubli, est étranger au droit au respect de la vie privée. Ce fondement se trouve ainsi supplanté par le dispositif de la protection des données à caractère personnel dont la CJUE a su démontrer toutes les potentialités au regard de la problématique du droit à l’oubli et des moteurs de recherche, notamment.