De la mandorle aux nuages dans l'art de la Renaissance italienne From the mandorla to the clouds through Italian Renaissance art Fr En

Résumé Fr En

Cette thèse vise à expliquer l’usage et la signification de la mandorle dans l’art italien jusqu’au début du XVIe siècle. Il s’agit d’une part de comprendre que la mandorle-glorieuse est une manifestation de l’essence divine dans l’art byzantin et carolingien. Elle est alors attribuée uniquement au Christ. Or au XIVe siècle, la Vierge, puis les saints se voient englobés dans une gloire externe symbolisée par une mandorle. Il n’est plus question alors d’une confrontation avec le prototype divin mais de la représentation de l’expérience visionnaire vécue par certains saints. C’est à partir du XIVe siècle avec Giotto que s’opère le passage d’une mandorle abstraite et géométrique à une mandorle minérale, végétale et atmosphérique. Progressivement les nuages vont déposséder la mandorle de sa signification. D’autre part, il s’agit d’étudier la mutation qui s’opère entre les Vierges portant l’image du Christ dans un médaillon et celles qui portent le Christ dans une mandorle-utérine. La réflexion s’ouvre sur les liens entre cet utérus et les illustrations des ouvrages médicaux sur la grossesse et l’anatomie féminine. Cette mandorle utérine est alors réemployée pour le Père dans les scènes de l’Assomption et de l’Immaculée Conception. La mandorle devient alors une métaphore visuelle de la matrice divine, évoquant à la fois le lieu divin eschatologique que les fidèles chrétiens souhaitent rejoindre après leur mort, mais aussi le lieu divin dans lequel la création est formée. Les nuages et la lumière en remplaçant la mandorle deviennent alors des lieux propices aux formes inchoatives, à la naissance et au surgissement, remplaçant de ce fait la mandorle matricielle.

This thesis is intended to explain the use and meaning of the mandorla in Italian art until the early 16th century. On the one hand, it is to understand that the glorious mandorla is a manifestation of the divine essence in Byzantine and Carolingian art and is then only intended for Christ. However in the 14th century, the Virgin and then the saints are encompassed in an external glory symbolized by a mandorla. This is no longer a question of a comparison with the divine prototype but of the representation of the visions experienced by some saints. The transition from an abstract and geometric mandorla to a mineral, vegetal and atmospheric mandorla took place. Gradually the clouds will dispossess the mandorla takes place from the 14th century onwards with Giotto. Gradually the clouds are to deprive the mandorla of its meaning. On the other hand, the thesis studies the mutation from the Virgins carrying the image of Christ in a medaillon to those who carry Christ in a uterine mandorla. The reflection opens up with the links between this uterus and the illustrations in medical books on pregnancy and female anatomy. This uterine mandorla is then re-used for the Father in the scenes of the Assumption and the Immaculate Conception. The mandorla then becomes a visual metaphor for the divine matrix, both as a reference to the eschatological divine place that the faithful Christians wish to reach after their death, and to the also the divine place in which creation comes to be. The clouds and the light replacing the mandorla become the place of inchoate forms, birth and emergence, thereby replacing the matrix mandorla.