2023
Cairn
Stéphane Calvet, « Les pertes au sein de la garde impériale », Napoleonica. La Revue, ID : 10670/1.wzf96g
Longtemps, il a été admis que la Garde impériale a été épargnée par les pertes massives, l'étude approfondie de Stéphane Calvet remet ici en cause, pour la première fois, cette conclusion. Bien qu'il y ait plusieurs raisons à ces pertes massives, c'est avant tout parce que les soldats de ce corps d'élite ont été de plus en plus engagés dans des conflits au fil du temps, notamment en Russie, en Allemagne et en France, la Jeune Garde d'abord, puis plus tard également la Vieille Garde. On estime que le nombre total de morts dans la Garde impériale au cours des campagnes militaires a été extrêmement élevé, c'est-à-dire entre 65 000 et 70 000. Au total, la Garde a payé un tribut plus lourd que les autres corps d'armée, proportionnellement au nombre de soldats impliqués. Si les combats de la campagne de Russie ont causé un grand nombre de pertes, les plus jeunes recrues ont davantage souffert que les gardes plus âgés — sans doute plus aguerris — notamment en termes de maladies. Pour ces derniers, leur engagement à Waterloo a été particulièrement coûteux. Pour paraphraser la célèbre phrase, probablement apocryphe, du général Cambronne, si la Garde ne s'est jamais rendue, beaucoup d'entre eux sont morts.