Les errances du team building. Quand les jeunes diplômés dénoncent les absurdités des séminaires de cohésion

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2023

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Thomas Simon et al., « Les errances du team building. Quand les jeunes diplômés dénoncent les absurdités des séminaires de cohésion », Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, ID : 10670/1.x0gwdo


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Depuis les années 1980, les sessions de team building ont fleuri dans les entreprises jusqu’à devenir des solutions prêtes à l’emploi qui ont malheureusement tendance à faire fuir les meilleurs collaborateurs. Entre mode managériale et volonté d’esthétiser le quotidien des salariés, le team building n’a pas toujours les effets escomptés sur la cohésion des équipes. À l’inverse, l’injonction permanente au fun sur lesquelles ces sessions reposent a un effet contre-productif sur les participants. En brouillant les cartes entre amusement et travail, le team building peut faire surgir des sentiments de dissonance chez les collaborateurs, sources d’inconfort et de malaise. En nous appuyant sur 35 entretiens réalisés auprès de jeunes diplômés de Grandes Écoles de commerce et d’ingénieurs françaises, cette recherche nous permet de mettre en évidence les apories de ces séminaires de cohésion. Le recueil du vécu des participants montre sans concession les limites du team building tel qu’il est organisé traditionnellement. Ceux-ci insistent particulièrement sur le caractère souvent « ridicule » de ces moments censés leur permettre de vivre une expérience amusante et inoubliable. De façon paradoxale, certains soulignent l’émergence d’une connivence dans la gêne partagée. Pour autant, ils ne rejettent pas en bloc le principe même du team building et proposent de nouvelles manières d’organiser ces sessions. Celles-ci doivent notamment être basées sur des temps de rencontre ad hoc et informels impulsés par les salariés eux-mêmes. En d’autres termes, le team building doit être envisagé comme une anecdote sympathique, sans grandiloquence, ni attentes démesurées quant à la structuration du collectif.

Since the 1980s, team building sessions have flourished in companies to the point of becoming ready-made solutions that unfortunately tend to scare away the best employees. Between managerial fashion and the desire to make employees’ daily lives more attractive, team building does not always have the expected effects on the overall cohesion of teams. On the contrary, the permanent injunction to have fun on which these sessions are based has a counter-productive effect on participants. By blurring the line between fun and work, team building can give rise to feelings of dissonance among employees, which can be a source of discomfort and unease. Based on 35 interviews conducted with young graduates of French business and engineering schools, this research allows us to highlight the paradoxes of these cohesion seminars. The collection of participants’ experiences uncompromisingly demonstrates the limits of team building as it is traditionally organized. They particularly insist on the “ridiculous” nature of these moments, which are supposed to allow them to live a funny and unforgettable experience. Paradoxically, some respondents point to the emergence of complicity in shared embarrassment. However, they do not reject the very principle of team building and suggest new ways of organizing these sessions. In particular, these should be based on ad hoc and informal meeting times initiated by the employees themselves. In other words, team building should be seen as a pleasant anecdote, without grandiloquence or excessive expectations in terms of structuring the group.

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