La prostitution masculine dans la presse japonaise de l’entre-deux-guerres

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10 juillet 2023

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Si la pratique du sexe tarifé « entre hommes » était une conduite sexuelle normative au temps d’Edo (1603-1867), il faut attendre, selon l’historiographie actuelle, l’après Seconde Guerre mondiale pour que le sujet soit à nouveau abordé dans l’espace public. Le processus de modernisation et d’occidentalisation du Japon de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale n’aura cessé de transformer le régime de genre japonais, ainsi que le regard moral porté sur les conduites homoérotiques. La prostitution s’est officiellement restreinte à des pratiques hétérosexuelles au sein de maisons closes règlementées par l’État. À l’aune de la modernité, la prostitution masculine est peu à peu devenue un non-sujet en droit, un impensé sexuel et un tabou. Pourtant, il semblerait que la presse de l’entre-deux-guerres ait déjà commencé à aborder le sujet de façon détournée. Les représentations des travailleurs du sexe dans les journaux se sont appuyées sur des considérations genrées : une pratique systématique du travestissent qui s’est appuyée sur le discours sexologique sur l’inversion sexuelle, notion importée depuis l’Europe. Mais bien plus encore, ce sont des formes de solidarités, voire d’organisations, des stratégies de survie et l’émergence d’une contre-culture homosexuelle que la presse de l’entre-deux-guerres met au jour.

During the Edo period (1603-1867) “male prostitution” constituted a normative field of sexual conduct. However, according to current historiography, male prostitution seems to have resurfaced in the Japanese media only after the Second World War. The process of modernization and westernization in Japan from the second half of the nineteenth century until the Second World War continuously transformed the gender regime, as well as the moral view of homoerotic conduct. Prostitution was officially restricted to heterosexual practices within state-regulated brothels. In the light of modernity, male prostitution slowly became a non-subject in law, a sexual unthought, and a taboo subject. However, the interwar press seemed to defy the silence and began to address this subject in a roundabout way. The newspapers based their representations of male sex workers on gendered considerations: the systematic practice of cross-dressing relied on sexological discourse on sexual inversion, a notion imported from Europe. But more than that, it is the forms of solidarity – even organization – between sex workers, their survival strategies and the emergence of a homosexual subculture that the interwar press brings to light.

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