2020
Cairn
Maurice Cusson, « Rébellions d’hier et manifestations d’aujourd’hui : les enjeux de la violence, de la sécurité et de la liberté », Revue française de criminologie et de droit pénal, ID : 10670/1.x14cyl
Cet article porte sur les manifestations, les émeutes, les comportements violents qui les accompagnent, le maintien de l’ordre lors de ces soulèvements et enfin les réponses des gouvernements aux revendications des manifestants. La première partie présente la problématique des rapports entre l’émeute, la sécurité, la liberté et la violence. On soutient que l’émeute est un drame à trois personnages : le manifestant, le casseur et le CRS. Et puis on pose les questions : comment assurer la sécurité d’une manifestation tout en respectant la liberté de manifester ? Comment contenir une émeute sans risquer de tuer un manifestant ? La deuxième partie de l’article s’étend sur les découvertes d’un historien français, Jean Nicolas, qui a analysé 8 500 rébellions dans la France de l’Ancien Régime. Les faits rapportés par Nicolas nous apprennent que les rébellions étaient, pour beaucoup, les résistances à l’État royal, à ses impôts et à son appareil répressif. Ces rébellions faisaient souvent des morts de part et d’autre. Les rebelles jugés étaient souvent envoyés aux galères. Il n’était pas rare que les autorités reculent devant une rébellion, notamment en s’abstenant de percevoir l’impôt honni. La troisième partie quitte la France pour faire un compte rendu des faits recueillis par Nabi Doumbia sur les manifestations, les émeutes et le maintien de l’ordre en Côte d’Ivoire entre 1990 et 2011. Dans cet ouvrage, nous apprenons comment se fait le maintien de l’ordre dans ce pays et comment une manifestation peut dégénérer en émeute faisant un grand nombre de tués. La quatrième partie de l’article passe aux manifestations dans la France contemporaine. Elles sont fréquentes : 10 000 manifestations par année. On décrit les tactiques de maintien de l’ordre des CRS et des gendarmes mobiles. En conclusion, l’article avance les raisons pour lesquelles les émeutes contemporaines se soldent par beaucoup moins de morts violentes qu’autrefois.