Violence, bestialité et trouble de la personnalité borderline : à propos d’un cas

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2021

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Feten Fekih-Romdhane et al., « Violence, bestialité et trouble de la personnalité borderline : à propos d’un cas », Sexologies, ID : 10670/1.x2qw14


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IntroductionLa littérature psychiatrique actuelle fournit quelques données pour soutenir le lien entre la bestialité et le comportement violent ; cependant, l’identification précoce des facteurs de risque de violence dans les cas de bestialité fait défaut. Nous rapportons un cas rare d’un patient de sexe masculin âgé de 30 ans présentant une bestialité et un trouble de la personnalité borderline (TPB), qui a commis un acte violent ; et nous discutons le lien entre bestialité, TPB et risque de violence. Nous discutons également les implications pratiques de ce tableau clinique pour les cliniciens. Cas cliniqueMonsieur R. était sans emploi, célibataire et avait des antécédents de consommation chronique d’alcool. À l’âge de 21 ans, il s’est livré à des rapports sexuels avec plusieurs femelles (chèvres, juments ou chiennes), souvent en forçant l’animal (en le battant). Neuf ans plus tard, et quelques minutes après avoir eu un rapport anal violent avec une jument sous l’influence de l’alcool, il a poignardé l’épouse de son oncle à deux reprises dans le flanc gauche, et a été admis dans notre service de psychiatrie. Les bilans biologiques étaient tous sans anomalies. Un électroencéphalogramme et un scanner cérébral n’ont rien montré d’anormal. Les tests de personnalité ont trouvé une organisation limite de la personnalité. Le diagnostic de TPB a été retenu. Le patient a été mis sous traitement antipsychotique avec psychothérapie de soutien. Il a été suivi depuis plus de six mois et n’a développé aucun comportement de bestialité. ConclusionLa société devrait considérer le comportement de bestialité comme facteur de risque de violence. La valeur pratique de son identification précoce chez les patients psychiatriques devrait être soulignée, compte tenu des possibilités préventives qui peuvent être proposées. Ainsi, des questions explorant ce comportement sexuel devraient être systématiquement incluses dans l’entretien psychiatrique comme étape essentielle dans l’évaluation du risque de violence.

BackgroundThe current psychiatric literature provided some data to support the link between bestiality and violent behavior; however, early identification of risk factors of violence in bestiality cases is lacking. AimIn this paper, we report an unusual case of a 30-year-old male patient with bestiality and borderline personality disorder, who committed a violent act; and we discuss the link between bestiality, borderline personality disorder and violence. Reported caseMr. R. was unemployed, single, and had a past history of chronic alcohol consumption. At the age of 21, he had indulged in vaginal intercourses with multiple female animals, often by forcing the animal (binding or beating). Nine years later, a few minutes after having a violent anal intercourse with a mare, the patient stabbed his uncle's wife twice in the left flank, and was admitted in our psychiatry department. Biological tests were all within normal range. An electroencephalogram and a computerized tomography scan of the head revealed nothing suggestive. Personality tests found a borderline personality organization. He was diagnosed with borderline personality disorder. He was put on antipsychotic therapy along with supportive psychotherapy. This patient has been followed up for the last six months and has not developed any bestiality behavior. DiscussionSociety may need to consider bestiality behavior as warning sign of potential violence. The practical value of its early identification among psychiatric patients must be emphasized, given the preventive possibilities that can be proposed. Thus, questions exploring this sexual behavior should be routinely included in the psychiatric interview as an essential step in assessing risk of imminent violence.

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