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Niccolo Morelli et al., « Take politics off the table: A study of Italian youth’s self-managed dairy restriction and healthy consumerism », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.1177/0539018420973596
Les vingt dernières années ont été traversées par différentes dynamiques : la réduction massive de la consommation de lait et, dans une moindre mesure, de produits laitiers ; des attitudes de plus en plus négatives à l’égard du lait ; aucune revendication pour une production abordable et publique du lait ; le développement d’une vaste discussion à propos des risques qui seraient associés à la consommation de lactose ; et des batailles sémantiques autour des alternatives que constituent les « laits » non laitiers. Ces nouvelles attitudes n’ont pas été systématiquement étudiées. Nous explorons ici les liens entre la consommation de lait et de produits laitiers, les préoccupations en matière de santé et la confiance dans l’expertise médicale. À partir d’un sondage en ligne auprès des populations jeunes et éduquées en Italie (N=378), nous avons analysé : la consommation de lait et de produits laitiers, les attitudes envers les arguments portés par les mouvements végans, les attitudes envers l’expertise médicale et la confiance dans les conseils dispensés par les médecins. Les résultats ont mis en évidence que les mouvements antispécistes et végans sont assez peu connus des consommateurs. Les données ont montré que les idées et les concepts des mouvements anti-lait avaient un impact limité sur notre échantillon. Les résultats soulignent que la réduction de la consommation de lait est due à des préoccupations en matière de santé et à une perception défavorable des apports en lactose et, additionnellement, à une méfiance générale envers l’expertise médicale et les arguments fondés sur des preuves. En effet, nous observons une tendance à l’auto-diagnostic pour les intolérances et les allergies, une tendance chez les populations jeunes et éduquées qui mettent en doute le rôle des médecins et du savoir médical dans l’accompagnement diététique. L’analyse des schémas de consommation et de motivation montre clairement que des considérations liées à la santé, et non à des opinions politiques, sont derrière les restrictions des jeunes italiens en matière de produits laitiers. Un consumérisme orienté vers la recherche d’une meilleure santé a émergé, un concept qui fonctionne mieux que celui de consumérisme politique pour interpréter nos résultats.