Mal et maladie postmoderne : l'héritage dostoïevskien dans la littérature russe contemporaine

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23 janvier 2014

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Isabelle Després, « Mal et maladie postmoderne : l'héritage dostoïevskien dans la littérature russe contemporaine », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.x52bpn


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Résumé Fr

L'article s'interroge sur l'héritage dostoïevskien de la question du mal dans la littérature russe post-soviétique. Dans le contexte des années 90 et du postmodernisme russe, le relativisme moral et la négation des valeurs vont jusqu'à l'anti-humanisme. "Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis" - c'est la conviction des postmodernistes, qui prennent plaisir à jouer de la liberté totale de l'écriture et revendiquent les "fleurs du mal" russe. A l'inverse, pour les traditionalistes, cette liberté totale est synonyme de victoire du mal sur le Bien, et de chaos existentiel. On peut distinguer trois approches de la question du mal dans la littérature russe contemporaine. La première est celle où le mal est considéré, dans la tradition chrétienne, par opposition au Bien. L'article prend comme exemples les métaphores bibliques des romans de V. Makanine et la figure du diable dans le poème Moscou-Petouchki de V. Erofeev. Sont évoqués également les traditionnels démons tentateurs que sont l'argent et l'alcool. La seconde approche est celle qui lie le "mal russe" spécifique du XX siècle aux systèmes totalitaires et à la Terreur. Le fantasme totalitaire est mis en évidence dans les dystopies, particulièrement nombreuses dans la littérature russe post-soviétiques (V. Makanine, O. Slavnikova, T. Tolstoï, V. Pélévine), il est mis en rapport avec la représentation du pouvoir dans la "Légende du grand Inquisiteur", que Dostoïevski a placée au cœur du roman Les Frères Karamazov. La violence infligée par les "pères" aux "fils", sous des prétextes fallacieux comme la raison ou l'éducation, est illustrée par le roman Les dessins animés de M. Elizarov.Enfin, le mal est à l'intérieur même de l'homme, il est ce qui l'empêche d'exercer sa volonté/liberté, sa liberté de faire le bien. Le "mal" peut être entendu comme "maladie" de l'âme russe. Cette maladie est souvent la folie, la peur qui se terre au fond de tout homme russe (V. Makanine), à moins que ce ne soit l'atavisme du servage. Alors cette maladie prend la forme de l'ennui, de l'incapacité d'agir, du renoncement (A. Dmitriev Le paysan et le teenager).

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