29 novembre 2022
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Jihed Hadroug, « La diplomatie publique des États-Unis dans la zone Afrique du Nord & Moyen-Orient (ANMO) : étude du programme d'échange Fulbright en Tunisie », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.x6vq5m
Ce travail de recherche se penche sur le rôle de la diplomatie publique américaine dans l'élaboration d'une image positive des États-Unis en Tunisie et dans le monde arabe. Il vise à mettre en évidence l'importance du « soft power » comme un outil prometteur pour gagner la paix (plutôt que la guerre) notamment dans un contexte qui est particulièrement difficile depuis le début de la lutte contre le terrorisme engagée par les États-Unis en 2001. Le travail cherche à démontrer si la diplomatie publique, cet instrument de politique étrangère reposant justement sur les ressources élémentaires du soft power, peut être efficace pour répandre une culture de démocratie dans la région, l'aider à moderniser son éducation et son économie, combattre les sources de l'animosité et de la désinformation pacifiquement, et aboutir à une entente politique et culturelle. L'enjeu d'une telle recherche est de taille, en particulier alors que la rhétorique anti-Américaine et anti-Occidentale continue à se répandre en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (ANMO). Ce travail permettra d'enrichir la recherche dans un domaine académique qui ne cesse de se développer : celui de la diplomatie publique. Il a pour ambition de servir de référence pour les futurs efforts diplomatiques aspirant à mieux cerner la capacité de la diplomatie publique à expliquer les valeurs politiques et culturelles américaines (et plus généralement occidentales) pour les rendre plus attractives et intelligibles dans la zone ANMO et sa démocratie naissante qu'est la Tunisie. Pour y parvenir, le travail porte un regard approfondi sur le programme d'échange Fulbright en Tunisie, en suivant le chemin qu'il emprunte depuis sa conception à Washington D.C. jusqu'à sa mise en oeuvre en Tunisie. Il vise à évaluer l'impact du programme sur les deux pays depuis 1963, année officielle de son lancement en Tunisie, jusqu'à présent (2021), et ce, à travers une analyse dynamique des données obtenues à partir d'archives Fulbright sélectionnées, d'entretiens personnels avec les acteurs impliqués dans le programme, et de deux enquêtes de terrain comparatives menées en 2019 et 2020 dans les campus tunisiens d'une part, et avec des Fulbrighters tunisiens de l'autre. Le programme Fulbright, qui fut créé en 1946 dans l'espoir que les échanges culturels et éducatifs contribueraient à asseoir durablement la paix entre les peuples du monde, représente, encore aujourd'hui, l'une des plus grandes initiatives culturelles jamais conçues de la diplomatie publique américaine. La Tunisie, elle, est un terrain de recherche fertile et prometteur dans la région, étant non seulement un pays où la « pop culture » de l'Oncle Sam et sa diplomatie publique sont de plus en plus abondantes, mais aussi le seul état de la zone ANMO qui a réussi sa transition démocratique après les révolutions du « Printemps arabe ». L'attitude des États-Unis envers une telle opportunité de rayonnement stimule davantage la curiosité scientifique qui alimente ce travail.