16 juillet 2016
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Faith Atuhumuze, « The Place of Migration in the Deepening Divergence of Socioeconomic Class in Uganda », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.4000/urmis.1357
Cet article propose d’étudier les stéréotypes péjoratifs ayant émergés dans l’Ouganda post-colonial et qualifiant les migrants, ainsi que l’impact, économique ou autre, de ces représentations sur les écarts toujours plus grands et les tendances discriminatoires qui se développent entre les migrants et les non-migrants. Ces représentations découlent de la nouvelle place que l’Ouganda tient sur la scène internationale en tant que pays d’émigration et de la perméabilité des liens entretenus avec la diaspora (RUTAREMWA 2011). De par la tendance croissante des migrants à vivre entre deux pays et à envoyer de l’argent à leurs familles, les familles de migrants et les migrants eux-mêmes sont vus comme appartenant à une autre catégorie socio-économique que leurs homologues non-migrants. Ces notions sont contraires à la sélectivité du processus de migration, qui se trouve renforcée par la concentration du pouvoir et de la richesse aux mains de quelques uns et qui est considérée comme une partie indissociable des processus migratoires dans l’Ouganda de l’après-indépendance. Cet article se penche sur la manière dont les nouveaux moyens de subsistance des migrants ont été (et continuent d’être) « communalisés » par la société. Cette communalisation a contribué à forger de nouvelles identités de classe et a créé de nouvelles institutions qui fractionnent les expériences de la mobilité. Nourri d’une analyse de la littérature secondaire et d’entretiens enregistrés en Ouganda, cet article explore la construction de classes sociales, telle que l’identité « nkuba kyeyo », qui se forment en opposition à la représentation des migrants comme incarnant une classe de la société faisant partie de « l’élite mondiale ».