12 juin 2016
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Hugo Hengl, « Écriture et schizophrénie : traduire les poètes de Gugging », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.x841ix
La traduction d’écrits « de la folie » peut sembler redoubler la gageure que constitue en soi toute traduction. Elle présente à mon sens un triple intérêt : premièrement, ce type de traduction ravive la vieille question, toujours irrésolue, des rapports entre la création artistique et la folie. En second lieu, elle rappelle au traducteur l’état d’aliénation, de dépossession, de transe qu’implique depuis l’origine son activité, qui ne pourra jamais être réduite à une technique, ni entièrement circonscrite par une approche prétendument scientifique. Enfin, elle met au jour de façon particulièrement frappante des problématiques et des impératifs propres à toute traduction et que ceux qui s’occupent aujourd’hui du « traduire » au sens d’Henri Meschonnic ne peuvent guère plus se permettre d’éluder.