Le tatouage des hommes libres aux IVe et Ve siècles de notre ère

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2011

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Luc Renaut, « Le tatouage des hommes libres aux IVe et Ve siècles de notre ère », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.xchaip


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Aux IVe et Ve siècles, l'État romain décide de faire tatouer plusieurs de ses agents. Soldats, armuriers et fontainiers, pourtant d'origine libre, se voient marqués sur la main à l'instar des condamnés et des esclaves. Cette mesure vise avant tout à lutter contre le détournement de la main-d'œuvre publique. Mais elle porte aussi atteinte à l'intégrité corporelle, l'un des fondements de la citoyenneté. Une première partie est consacrée à l'analyse d'une ordonnance de 316 réformant le marquage des condamnés aux mines et à la gladiature. En ce début de IVe siècle, il s'agit de la seule forme de tatouage public en vigueur dans le monde romain. Ce tatouage peut frapper les esclaves, mais aussi les hommes libres. Ce tatouage pénal réformé possède deux caractéristiques importantes : il est imprimé sur la main et vise à décourager le détournement de la main d'œuvre sur laquelle il est reproduit. Aux époques pharaonique, néo-babylonienne et perse, les souverains et les grands temples marquaient déjà ainsi certains de leurs dépendants. Ces deux caractéristiques se retrouvent aussi dans le tatouage que l'État impose aux soldats et aux armuriers à partir de la fin du IVe siècle. Les sources examinées en seconde partie montrent que c'est également le contrôle des effectifs et des affectations qui a motivé le tatouage les agents publics romains. Soldats et armuriers, tous de statut militaire, forment deux corps stratégiques sur lequel l'État entend exercer une tutelle stricte. Le statut des fontainiers de Constantinople, que l'empereur Zénon ordonne de faire tatouer dans les années 470 ou 480, pose, lui, question : sont-ils esclaves ou libres ? Plusieurs indices permettent de privilégier la seconde hypothèse. Un papyrus égyptien d'époque hellénistique nous offre enfin un parallèle méconnu et pourtant éclairant : celui de rameurs royaux, très probablement ingénus, et pourtant tatoués par l'administration lagide et surveillés de près par la police fluviale. Aux IVe et Ve siècles, les hommes libres tatoués ne sont assurément plus des citoyens comme les autres. Faut-il les appeler agents exclusifs et permanents de l'État ou esclaves personnels du prince ? Le pouvoir impérial a, semble-t-il, volontairement entretenu l'équivoque.

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