janvier 2020
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David-Artur Daix, « L’infinitif †εὐθενεῖσθαι† au § 231 du discours _Sur les forfaitures de l'ambassade_ de Démosthène : proposition de correction », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10.3406/reg.2019.8619
Dans son édition du plaidoyer Sur les forfaitures de l'ambassade de Démosthène, Henri Weil remarque qu'au § 231, l'infinitif εὐθενεῖσθαι, pourtant attesté dans les meilleurs manuscrits, ne convient pas pour le sens, le passage reposant sur une opposition très nette entre Eschine et ses complices d'un côté, et Démosthène de l'autre, parataxe adversative que la disparition des prévaricateurs dans le tour « la cité prospérait » vient rompre. Il faut attendre l'édition de Samuel H. Butcher pour que les conséquences de cette analyse se traduisent dans le texte proposé par l'obélisation du verbe. Ni Karl Fuhr, ni Georges Mathieu ne suivent Butcher dans cette voie, mais les deux éditeurs les plus récents de Démosthène, Douglas M. MacDowell et Mervin R. Dilts n'hésitent plus désormais à condamner le texte transmis. Toutefois, aucune des corrections proposées à ce jour ne permet à la fois de répondre aux objections soulevées par Weil et d'expliquer de façon convaincante comment le texte a pu être corrompu en cet endroit pour produire à la place l'infinitif †εὐθενεῖσθαι†. C'est cette difficulté que le présent article entend résoudre en proposant une solution paléographiquement, morphologiquement et sémantiquement satisfaisante.