Maurel Chloé, Manuel d’histoire globale: comprendre le « global turn » des sciences humaines, Paris, Armand Colin, 2014

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2015

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Léonard Laborie, « Maurel Chloé, Manuel d’histoire globale: comprendre le « global turn » des sciences humaines, Paris, Armand Colin, 2014 », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10.3917/ving.125.0175


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La dernière phrase de la conclusion indique bien l’intention de l’auteur, pour qui la vitalité et les apports de l’histoire globale « pourraient inciter les chercheurs français à davantage s’investir dans ce créneau de recherche ». Aussi s’emploie-t-elle à convaincre le lecteur – étudiant se destinant à la recherche ou enseignant-chercheur – de la profondeur des racines (partie 1) et de la vigueur actuelle de ce courant aux multiples facettes, tant aux Etats-Unis et en Europe qu’en Chine (partie 2). Passées les coquilles, l’amplitude des lectures, en français, en allemand et en anglais, l’honnêteté des citations qui renvoient fréquemment à des recensions, la clarté de l’exposé sauront en convaincre beaucoup de l’utilité de lire, d’enseigner ou de pratiquer l’histoire globale. Compagnon accessible pour naviguer dans cet espace historiographique aux limites floues, ce manuel répond bien à la question : qu’est-ce que l’histoire globale ? Il s’agit au sens le plus étroit d’une histoire de la globalisation, c’est-à-dire une histoire des contacts, circulations et interdépendances qui se font entre lieux distants à travers la planète. Les tenants de cette approche l’ont désigné ainsi à la fin des années 1980 pour se distinguer d’une histoire mondiale alors en plein essor, qu’ils caricaturaient volontiers en la présentant comme une histoire compartimentée, juxtaposant des histoires locales à l’échelle du monde. Le succès de l’initiative dans le contexte des années 1990 a fait que le label histoire globale a pratiquement englobé celui d’histoire mondiale, s’élargissant d’autant. L’auteur laisse à penser, dans une posture peut-être trop rationalisante, qu’elle engloberait aussi désormais l’histoire transnationale et le foisonnement de tous ces « sous-courants » qui revendique pareillement un décentrement du regard, un changement de focales jusqu’alors nationalo-, européo- ou occidentalo-centrées.Ce manuel est en même temps, et c’est de bonne guerre, le moyen d’établir un champ qui souffre manifestement d’un manque de visibilité sur le terrain académique français. La situation est d’ailleurs paradoxale. Des historiens français ont en effet jusque dans les années 1980, c’est-à-dire jusqu’au moment où s’institutionnalise l’histoire mondiale/globale aux Etats-Unis, significativement contribué à en poser les bases. Depuis d’autres poursuivent et innovent, mais semble-t-il sans vouloir ou pouvoir faire de l’histoire globale une bannière de ralliement. L’auteur n’esquive pas les critiques, qu’elles portent sur les écueils du grand récit totalisant ou sur les accointances de certains global historians avec le néolibéralisme. Elle rend enfin compte d’un autre facteur : l’interdisciplinarité qui marque ces travaux, et qui brouille peut-être leur identification en France.

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