2022
Cairn
Valentine Zuber et al., « Les droits de l’Homme sont-ils d’origine religieuse ? », Revue d'éthique et de théologie morale, ID : 10670/1.xeegp7
La réception des déclarations des droits de l’Homme de la période révolutionnaire par les Églises chrétiennes a été plutôt contrastée : revendiqués par une partie du protestantisme, ils ont été sévèrement condamnés par le magistère catholique. Ce n’est qu’au lendemain de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’Homme par l’ONU que les différentes confessions chrétiennes se sont ralliées à cette philosophie politique, non sans émettre toutefois quelques réserves d’ordre théologique.Les droits de l’Homme doivent-ils être reconduits à des origines religieuses ou plutôt à des sources séculières et humanistes ? Comment se sont-ils imposés ? Deux camps s’opposent. D’un côté, ceux qui considèrent que ces droits procèdent de l’esprit de la Révolution française et de ses Lumières, comportant une part d’anticléricalisme, voire d’antichristianisme. De l’autre, ceux qui y voient le fruit du christianisme. Sans doute faut-il comprendre les droits de l’Homme comme le résultat d’un « procès spécifique de sacralisation », où « chaque être humain individuel a été considéré toujours davantage comme sacré ». Ainsi les droits de l’Homme ne sont pas « enfermés » dans une tradition religieuse. Les autres religions peuvent s’approprier cet héritage.