2014
Cairn
Félix Torres, « L’entreprise et son histoire. Réflexions sur la « création destructrice » et la théorie du changement de la firme », Revue française d'histoire économique, ID : 10670/1.xetz13
Les entreprises entendues comme organisations vivent une double contrainte : préserver les spécificités qui font leur force et leur identité, tout en les modifiant sans relâche. L’entreprise moderne doit plus ou moins tourner le dos à son histoire afin de préserver son existence et se pérenniser comme telle dans la durée. D’où le rapport ambivalent qu’entretient l’entreprise avec son histoire, celle-ci à la fois héritage (de compétences et « contraintes de sentier »), déroulé du changement, récit et leçons du passé. Pour comprendre ce mouvement paradoxal, il faut inverser la formule de Schumpeter à l’égard de l’économie capitaliste de marché, associer théorie de la firme, approche managériale et histoire de l’entreprise. Pour ne pas être englouties dans le maelström de la « destruction créatrice », les entreprises ne doivent jamais cesser de développer en leur sein une « création destructrice ».