Comment une chimère est devenue une politique internationale : l’arène de la « paix positive »

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2021

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Sandrine Lefranc, « Comment une chimère est devenue une politique internationale : l’arène de la « paix positive » », Critique internationale, ID : 10670/1.xfy1i3


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En contrepoint des modalités usuelles d’intervention des organisations internationales en faveur de la paix, une arène s’est développée autour des ambitions de peacebuilding et de « paix positive ». Les initiatives prises dans ce cadre contournent les élites des gouvernements pour susciter le dialogue et construire, à l’échelle locale, des liens entre les gens « ordinaires ». Confrontées à ce que les sciences sociales disent de la guerre et de la paix, ces pratiques paraissent chimériques. Comment expliquer alors leur diffusion depuis la fin de la guerre froide ? À rebours des hypothèses privilégiées par l’étude des relations internationales et à partir de l’étude d’une diversité d’organisations non gouvernementales appréhendées comme autant de maillons d’une chaîne d’intervention, nous montrons que cette arène n’est pas née d’un projet impérialiste ou d’un contre-projet militant. La proposition a priori naïve d’une paix positive tire sa force et sa capacité à structurer des interventions internationales, d’une part, des causes locales (principalement aux États-Unis) qu’elle transpose à l’échelle internationale, d’autre part, de la constitution « en miroir » de l’espace académique et des politiques internationales de paix. Ce sont ces projections, ces rencontres et ces interdépendances qui, d’une chimère, font une politique.

Peacebuilding and positive peace, as opposed to the usual modalities of peace intervention, has founded an international arena. Initiatives undertaken in this context bypass government elites to foster dialogue and build bridges between ordinary people at the local level. Compared to what the social sciences know about war and peace, they seem to be wishful thinking. How, then, can we explain their diffusion since the end of the Cold War ? Analyzing a diversity of non-governmental organizations understood as links in a chain of intervention, we show that this arena was not born either from an imperialist project or from a militant counter-project. This a priori naïve proposition gets its strength and its capacity to structure international interventions, on the one hand, from local causes, and on the other hand, from the mutual constitution of the academic space and of international peace policies. These projections, encounters and interdependencies turn wishes into reality.

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