2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.7202/1061909ar
Marie Martin, « L’écriture et la projection : un nouveau genre dans la littérature française contemporaine? », HAL-SHS : littérature, ID : 10.7202/1061909ar
Cet article concerne quelques romans français récents et la reconfiguration générique – entendue au sens des études cinématographiques – qu’entraînerait la notion de projection pensée comme opérateur intermédiatique. Pour étayer l’hypothèse que la projection, en tant que dispositif technique et processus psychique, fonctionne parfois comme un mode d’articulation du cinéma et de la littérature (l’écrivain comme spectateur aussi bien), il faut penser un principe d’écriture mu par l’évanescence et la hantise de figures filmiques. Cela revient à faire émerger un genre, du moins selon la théorie sémantique-syntaxique-pragmatique de Rick Altman. Il s’agit donc d’explorer l’extension et la compréhension de ce nouveau genre en le différenciant d’autres pratiques de remédiation, en analysant un corpus restreint mais susceptible de s’enrichir (de Cinéma de Tanguy Viel à Cheyenn de François Emmanuel via Le cinéma des familles de Pierre Alferi, Ni toi ni moi de Camille Laurens, Flip-Book de Jérôme Game, Western de Christine Montalbetti, Supplément à la vie de Barbara Loden de Nathalie Léger, Ils ne sont pour rien dans mes larmes d’Olivia Rosenthal…) et enfin en remontant le fil des textes théoriques et critiques qui ont déjà fait émerger l’importance des mécanismes projectifs dans l’écriture (de Marie-Claire Ropars-Wuilleumier à Véronique Campan en passant par Fabien Gris) ainsi qu’en posant quelques jalons généalogiques d’une poétique historique qui remonterait du Malheur au Lido de Louis-René des Forêts au Nouveau Roman en passant par Claude Ollier.