2012
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Luca Nobile, « La Grammaire de Condillac face au paradoxe de l'origine naturelle du langage », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.xh86p8
La découverte récente des neurones miroirs a remis en valeur la théorie imitativo-gestuelle de l’origine du langage prônée au XVIIIe siècle par Condillac. Condillac développe cette théorie en deux étapes : dans l’Essai (1746) il propose une théorie gestuelle basée sur l’arbitraire du signe, tandis qu’à partir de la Grammaire (1775) il renonce à l’arbitraire et accepte la théorie de l’analogie et de l’imitation naturelle proposée par Charles de Brosses (1765). Ce choix dépend du fait que chez Rousseau (1755) et Beauzée (1765) l’arbitraire, sous forme de « paradoxe de la convention originaire », joue désormais le rôle d’argument clé en faveur de l’origine divine du langage. La théorie de l’imitation naturelle et de l’analogie est donc l’atout qui permet à Condillac d’achever son projet d’une fondation laïque des facultés de l’esprit.