Les réseaux de parenté et de service de Marguerite d'Angoulême. Une bonne mestresse à la cour de France

Résumé Fr

« O grant merveille ! On peut voir par cela Que je suis cerf d'un monstre fort estrange ; Monstre je dy, car, pour tout vray, elle a Corps féminin, ceur d'homme et teste d'ange » Clément Marot 1 À lire la bibliographie sur Marguerite, reine de Navarre, les études portent sur ses oeuvres 2 , sur ses idées religieuses 3 , ou encore sur son apport dans les arts 4. Pourtant, sa présence dans les cercles du pouvoir au début du XVI e siècle offre un terrain favorable à une enquête historique sur les aspects socio-économique de sa vie 5. En effet, ses titres l'obligent à tenir son rang ; duchesse d'Alençon puis de Berry, puis reine de Navarre, Marguerite s'appuie sur un entourage composé de secrétaires, de juristes et d'officiers des finances. Comme Anne de France, Anne de Bretagne et Louise de Savoie, elle s'entoure de nombreuses femmesdames, damoiselles et filles-qui constituent une véritable cour. Marguerite est née de France ; elle est dite également d'Orléans, de Valois ou d'Angoulême selon les époques et les sources. Première enfant de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, et de Louise de Savoie, elle naît le 11 avril 1492. En 1509, mariée à Charles d'Alençon, elle devient duchesse d'Alençon puis, en 1517, le roi François I er , son frère, lui remet le duché de Berry ; enfin, après ses secondes noces avec Henri d'Albret en 1527, elle prend les titres de reine de Navarre, duchesse d'Albret, comtesse de Foix et de Bigorre tout en gardant les duchés d'Alençon et de Berry. Dès le sacre de son frère en 1515, Marguerite tient un rôle important auprès du roi à la cour de France : « lors des dîners d'État, elle prend souvent la place de la reine Claude. Elle… accompagne [le roi] au Camp du Drap d'Or 6 ». Conseillère influente du roi, elle est