4 mars 2015
Anne-Laure Bergot Le Floch et al., « L’autonomie en matière d’automédicamentation et ses limites telles que perçues dans les comptes rendus de « pharmacies familiales » en pays messin », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.xh90xd
Les comptes rendus de pratique recueillis à propos de « pharmacies familiales », entendues médicaments présents au domicile du locuteur, donnent accès aux pratiques autonomes d’usages de médicaments tant issus de prescriptions qu’achetés librement en pharmacie. Ils permettent également de recueillir les opinions sur les alternatives non médicamenteuses possibles et parfois préférées. Un corpus issu de 126 comptes rendus de pharmacies familiales constitués par les étudiants de Psychologie de Metz sous la direction de Pierre Moulin a été analysé par Anne-Laure Bergot s’aidant du logiciel NVivo8. Chaque étudiant devait recueillir le compte rendu de deux pharmacies familiales, d’un homme et d’une femme lorrains, dont une ayant une maladie chronique, selon une méthode dérivée de l’ethnométhodologie déjà mise en œuvre par Claudie Haxaire (Haxaire et al., 1999) et Katell Terrien, (in Haxaire et al., 2003) de façon à valider sur un échantillon plus vaste et raisonné les résultats des études antérieures sur les médicaments psychotropes. Cette partie donnera lieu à publication ultérieure, il se confirme en effet que les psychotropes sont bien des médicaments « à part », tirés vers le domaine familier de « ce qui calme les nerfs » (Haxaire, 2002 ; Haxaire et al., 2005), d’automédication. Nous nous en tiendrons ici à l’analyse des pratiques d’automédication au sens de la réappropriation d’un savoir relié au médecin, réappropriation variable selon les familles mais dont les limites fixent, selon nos interlocuteurs, le périmètre d’autonomie dans lequel ils s’aventurent, et cela, dans le contexte de valorisation de cette autonomie par les pouvoirs publics. Anne-Laure Bergot, médecin généraliste, s’est attachée, au-delà des médicaments cités en automédication, à relever les symptômes traités ainsi, les « problèmes de tous les jours », distincts « des maladies » et des « problèmes de la vie », pour constater à quel point ces premiers induisent des pratiques conformes à celles encouragées par le corps médical et les politiques.