Consanguinitas et légitimité à la cour du prince : l’exemple d’Odon de Villars (Savoie, XIVe-XVe siècles)

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2020

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Florentin Briffaz, « Consanguinitas et légitimité à la cour du prince : l’exemple d’Odon de Villars (Savoie, XIVe-XVe siècles) », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.xheuvc


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La présente étude vise à saisir toute l’importance de la consanguinitas comme facteur de légitimité au miroir de la carrière d’Odon de Villars. En effet, cette notion, complexe et polysémique est réinvestie à plusieurs niveaux, spécialement dans le cadre du service au prince. Le vocabulaire de la parenté par le sang est alors pleinement convoqué comme ressort positif de l’action. Dans un premier temps, Odon est élevé à la cour du sire avec Humbert, le propre fils de ce dernier. Issu d’une branche cadette, il accède à un surcroît de légitimité par cette intégration au destin de la branche aînée ; le sire le considérant comme son second fils. L’étude du vocabulaire est assez révélatrice de la proximité des individus, Humbert parlant d’Odon comme de son « frère consanguin ». Dans un deuxième temps, l’aventure amène Odon de Villars à servir en Avignon le pape Clément VII, beau-frère de son cousin. Parallèlement, il entre à la cour des comtes de Savoie. C’est ainsi qu’il tient les rênes de la principauté lors de la minorité du comte Amédée VIII dont il est le gouverneur. Or, se tenant à la confluence des partis, un consensus indispensable semble s’établir autour de lui, en vertu justement en grande partie de cette consanguinitas. Il apparaît plusieurs fois notamment en qualité de consanguineus domini, ce qui renvoie pour partie seulement à une parenté réelle, mais ce qui, plus encore, marque son action du sceau de légitimité tout en valorisant sa position sociale dans la hiérarchie des serviteurs de l’État savoyard. Par-delà les formules d’usage, c’est toute cette ambivalence sémantique qu’il convient d’étudier, entre légitimité personnelle et reconnaissance institutionnelle. En fin de compte, le champ de la consanguinitas, dans ses usages pluriels, occupe une place éminente dans l’arsenal sémantique médiéval. La communion de sang demeure un élément fort structurant les relations de parenté et plus encore, l’horizon idéel et le langage politique de l’époque, en particulier dans la société aristocratique.

This study aims to understand the importance of consanguinitas as factor of legitimacy in the mirror of the career of Odon de Villars. Indeed, this complex and polysemous concept is reinvested at several levels, especially as part of the princely service. The vocabulary of kinship by blood is then fully used as positive way of action. Initially, Odon is raised to the court of the lord with Humbert, the son of the latter. Born into a cadet branch, he obtains extra legitimacy by this integration to the destiny of the elder branch ; the lord considering him as his second son. The study of the vocabulary is rather revealing the proximity of individuals as we can see when Humbert deals with Odon as his frater consanguineus. In a second time, the activity of adventurer leads Odon de Villars to serve in Avignon Pope Clement VII, his cousin ?s brother-in-law. At the same time, he joins the court of the counts of Savoy. He then holds the reins of the principality during the minority of count Amadeus VIII when he is his governor. Standing at the confluence of the parties, a real consensus seems to settle around him, largely thanks to this consanguinitas. He appears several times especially as consanguineus domini, referring partially to a real kinship, but, even more, marking his action of the seal of legitimacy and enhancing his social position in the hierarchy of servants of the Sabaudian State. Beyond the standard formulas, all this semantic ambivalence is to be studied, between personal legitimacy and institutional recognition. Ultimately, consanguinitas, in its diverse uses, occupies a prominent place in the medieval semantic arsenal. The communion of blood remains a strong element structuring the relationships and more, the horizon of ideas and the political language of the time, especially in aristocratic society.

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