« Et Dieu dans tout ça ? (1) : Comment se débarrasser de Dieu dans Valérian »

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2014

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Florence Plet, « « Et Dieu dans tout ça ? (1) : Comment se débarrasser de Dieu dans Valérian » », HAL-SHS : littérature, ID : 10.4000/books.pub.12476


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La série Valérian est la bande dessinée de référence en matière de SF française , tant par la qualité du dessin de Mézières que des scénarios de Christin, mais aussi par sa formule spéculaire : humour, pastiche et parodie lui confèrent d’être pleinement de la SF tout en gardant une distance amusée. La série, qui a vu le jour vers la fin des années 1960 dans le journal Pilote, a récemment fait mine de prendre sa retraite après 21 albums en 43 ans . La double formule du space opera et du voyage dans le temps a conduit Valérian et Laureline à côtoyer toutes sortes de religions et de spiritualités attachées aux civilisations des différentes planètes. Loin d’être un simple ressort de la « couleur locale », le fait religieux est placé au cœur de l’intrigue de plusieurs albums, quand il ne constitue pas un fil entre plusieurs tomes. Comme on peut l’attendre d’une série à la longévité exceptionnelle (plus de vingt volumes, plus de deux décennies), il va de soi que le thème prend de nombreux aspects et évolue profondément. Le présent article se limite à l’étude des albums où le divin est un opposant, surtout dans les premiers épisodes, mais encore jusqu’à l’album final. Des articles ultérieurs développeront d’autres aspects (l’évolution du combat politique vers d’autres cibles à partir des années 1980 ainsi que la veine mythologique et esthétique autour de la Création ).Valérian a une dimension politique indéniable ; quand les héros luttent contre les oppressions, elles sont bien souvent d’ordre religieux. On ne peut s’attendre à un traitement amène de la part de jeunes auteurs des années 1970 : cette génération aspirait à se débarrasser d’une éducation judéo-chrétienne sans doute pesante, et rejette manifestement les dieux et leur clergé oppresseurs. En 2006, Christin parlait du « côté athée, voire franchement anticlérical de Valérian … » – cette formulation, où la position théorique et philosophique de l’athéisme est supplantée par la position pragmatique (« …bouffer du curé ») est bien celle de la série. Le discours métaphysique – dans lequel on se perd un peu quand il affleure – est supplanté par la satire de tous les pouvoirs, y compris religieux. C’est pourquoi on étudiera dans un premier temps les oppresseurs tels qu’ils sont mis en scène : un clergé parasite, des dieux inhumains (à tous les sens du terme). Dans une bande dessinée d’aventure, la critique débouche forcément sur l’action ; mais en l’occurrence, le couple de héros porte l’action sur le plan collectif : sous leur impulsion, la société se révolte. C’est ce que nous aborderons dans un second temps.

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