Droit et littérature, droit comme littérature ?

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7 décembre 2021

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Christine Baron, « Droit et littérature, droit comme littérature ? », Tangence, ID : 10670/1.xj78w2


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Le mouvement « droit et littérature », initié par des juristes soucieux d’éclairer leur pratique par des exemples littéraires qui mettent en scène le droit, va aujourd’hui bien au-delà de ce qu’ont imaginé ses pionniers américains. Cette école de pensée, née aux États-Unis au début du xxe siècle, illustre tantôt le droit dans la littérature, la littérature face au droit (procès d’écrivains, censure), tantôt le droit comme littérature ou même le droit par la littérature. En effet, l’énonciation littéraire, en mettant l’accent sur des communautés discursives, des évolutions sociales, des représentations collectives, ne se contente pas de représenter la justice, elle la problématise, lui donne vie, l’inquiète, voire la modèle. Ce dialogue disciplinaire se nourrit entre autres de similitudes méthodologiques ; de la production des textes à leur lecture, la littérature fait usage de récits, s’interroge sur l’interprétation, comme le droit. À partir de cette interaction se développe une histoire très différente du mouvement aux États-Unis et en Europe : des contextes historiques, littéraires et enfin théoriques permettent d’expliquer l’intérêt tardif de l’Europe pour cette tendance qui se développe dans les années 1990-2000 sur le continent. L’invention du genre de la jurisfiction, en élargissant les perspectives sur la pratique du droit, donne une nouvelle dimension à ce courant de pensée et en confirme la valeur heuristique.

The “law and literature” movement, started by lawyers eager to explain their practice using literary examples focused on law, now goes well beyond what the American pioneers imagined. This school of thought, which originated in the United States in the early twentieth century, depicts, some of the time, law in literature and literature in confrontation with the law (trials of writers, censorship) and, at other times, law as literature or even law by literature. Indeed, literary enunciation, by highlighting discursive communities, social evolutions and collective representations, is not content with representing justice: instead, it problematizes it, gives it life, disturbs it, models it even. This disciplinary dialogue is fuelled by, among other things, methodological similarities; from the production of texts to their reading, literature, like law, makes use of narratives and questions interpretation. Owing to this interaction, the history of the movement was very different in the United States and Europe: historical, literary and, finally, theoretical contexts explain Europe’s belated interest in this tendency that developed on the continent in the years 1990-2000. By broadening perspectives on the practice of law, the invention of the law fiction genre gave this school of thought a new dimension and confirmed its heuristic value.

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