Saisir le bien-être. L’exemple du surf et de l’immersion dans la nature.

Résumé En

Le bien-être est une notion plus que présente en Occident depuis les années soixante (Pawin, 2014). Mais comment le définir ? Serait-ce un chaudron ardent dans lequel on aurait jeté plusieurs ingrédients : quelques gouttes d’hygiène de vie, une pointe de politiques de la santé, un soupçon de philosophie, une pincée de marketing, quelques grammes de pratiques ésotériques, une once de développement personnel, le tout assaisonné d’une bonne dose d’injonction sociale ? Afin de ne pas nous ébouillanter avec « ce breuvage diaboliquement incandescent » (Passeron, 129 : 1987), nous ne chercherons pas à proposer une définition stricte et immuable de ce que pourrait être celui-ci, mais plutôt, faisant notre l’idée que « c’est l’opinion qui crée le magicien » (Mauss, 1904 : 32), nous choisirons ici d’interroger la façon dont cette notion s’expérimente afin de comprendre comment le bien-être est vécu, ressenti et, finalement, défini par les surfeurs eux-mêmes. En d’autres termes, comment créent-ils cette potion magique qu’ils appellent leur « bien-être » ? Le point de vue local des surfeurs permettra de comprendre, dans une vision plus globale, les structures sur lesquelles reposent les cadres culturels du bien-être pour notre société.