2009
Cairn
Didier Le Gall et al., « Contrôle exécutif, cognition sociale, émotions et métacognition », Revue de neuropsychologie, ID : 10670/1.xm6aut
Cette synthèse aborde la question de la cognition sociale (théorie de l’esprit en particulier), du traitement des émotions et de la métacognition dans une perspective de neuropsychologie clinique. Nous nous attardons sur les études examinant les relations qu’entretiennent ces différents aspects du comportement humain avec les fonctions exécutives et les structures frontales. Les résultats rapportés montrent que les liens potentiels entre la théorie de l’esprit et le fonctionnement exécutif font encore beaucoup débat, et que l’étude des relations entre théorie de l’esprit et lobe frontal mérite d’être affinée. Les lésions frontales perturbent le traitement des émotions, mais les relations entre perturbation des fonctions exécutives et troubles du traitement des émotions restent inexplorées. La métacognition a été peu étudiée chez les patients dysexécutifs par lésions frontales, si ce n’est au travers de quelques études sur la métamémoire qui montrent que les patients frontaux ont globalement tendance à surestimer leurs performances. Cette surestimation ne semble pas nécessairement procéder d’un déficit exécutif, d’une incapacité de jugement, ni d’une méconnaissance du fonctionnement mnésique normal et pathologique. Il ne s’agit pas non plus d’une difficulté d’utilisation de connaissances. De plus, les différentes mesures métamnésiques obtenues chez les patients frontaux corrèlent peu entre elles, indiquant qu’elles engagent probablement des processus du contrôle métamnésique relativement indépendants qu’il conviendrait de spécifier. Enfin, il faudra aussi vérifier, avec des malades porteurs de lésions frontales et/ou de syndromes dysexécutifs, les propositions théoriques les plus récentes voulant que les concepts de théorie de l’esprit et de métacognition soient finalement assez proches.